L’égalité hommes-femmes reste une question qui divise
A l’occasion de la journée internationale de la Femme, Hays publie les résultats d’une étude menée auprès d’un échantillon de près de 11 500 personnes (dont 57% de femmes et 43% d’hommes), dans 25 pays entre novembre 2015 et janvier 2016. Cette étude analyse les différents secteurs selon le critère de l’égalité de traitement homme / femme, telle qu’elle est perçue par les salariés.
Elle met en avant les divergences de perception selon les sexes et la fonction des répondants, mais aussi les facteurs qui peuvent influer sur une meilleure parité dans le monde du travail.
Les résultats mondiaux de l’étude Hays démontrent que :
- 44% des femmes et 22% des hommes (contre 18% l’an passé) sont conscients qu’à compétences égales, les hommes et les femmes ne sont pas payés et récompensés de la même manière.
- 45% des femmes et 23% des hommes sont conscients que les mêmes opportunités de carrière ne sont pas offertes aux femmes et aux hommes.
- 47% des femmes pensent pouvoir mettre en avant leurs compétences et leurs ambitions au sein de leur travail, contre 53% des hommes.
Les femmes sont donc bien moins nombreuses que leurs homologues hommes à penser que l’égalité des salaires et des opportunités de carrière existe dans le monde du travail. En comparant avec les résultats de l’étude réalisée en 2015, il faut noter que les progrès sont réels, avec des hommes plus conscients des disparités de traitement.
Une question d’ambition ?
Selon l’étude Hays, l’ambition des femmes et des hommes est similaire dès lors qu’il s’agit de postes de managers ou de postes de direction. Pour autant, la structure des entreprises reflète encore trop peu cette donnée et les fonctions de directions/management sont majoritairement occupées par des hommes :
- 79% des répondants affirment que la personne à la tête de leur entreprise est un homme,
- 67% que leur manager direct est un homme
- Et 46% que la majorité de leurs collaborateurs est de sexe masculin.
Toutefois, ce point est nuancé selon le pays dont il est question :
Seulement 8% des femmes interrogées en France pensent qu’il est nécessaire d’intégrer la fonction de Directeur Général ou de Président Directeur Général pour être satisfaite de sa carrière. Elles sont 18% aux Emirats Arabes Unis, 22% en Colombie et 28% en Malaisie.
Le niveau d’ambition des femmes est donc parmi les plus faibles en France (par rapport à ses voisins étrangers).
La question de la parité a été posée auprès de professionnels de différents secteurs. Selon eux, à compétences équivalentes, les collaborateurs sont rémunérés de manière égale, indépendamment de leur sexe dans deux secteurs d’activité :
- les Services professionnels pour 72% des personnes interrogées,
- le Secteur public ou à but non lucratif pour 68% des interrogés.
A l’inverse, les secteurs les moins égalitaires selon ceux qui y travaillent sont :
- Hôtellerie/Voyages/Divertissements (loisirs) pour 60%,
- Transports/Distribution pour 60%,
- Services financiers pour 61%.
Afin d’encourager la parité, pour un répondant de l’étude sur trois, soit 33%, une plus grande souplesse dans la façon de travailler serait le facteur qui aurait le plus fort impact, devant le changement de culture de l’entreprise via des initiatives RH, selon 23% des interrogés.
Pour 21% des répondants, il faudrait procéder à des changements dans la gouvernance de l’entreprise et favoriser sur la mise en avant des femmes dans l’entreprise. Pour seulement 16% d’entre eux, une modification des politiques et pratiques de recrutement serait appréciable.
Enfin, ils ne sont que 7% à penser que le fait d’appliquer des quotas aurait un fort impact sur la parité dans l’entreprise.
Pour une grande majorité des professionnels, le changement culturel et des mesures concrètes sont à privilégier davantage que des quotas formels.
Etat des lieux de la parité sur le marché français
Concernant l’égalité des salaires, les répondants français ont les mêmes divergences d’opinion que leurs homologues internationaux. Si globalement 71% pensent qu’à un niveau de compétences comparable ils sont rémunérés de manière équitable par rapport à leurs collègues, indépendamment de leur sexe, ils sont 75% d’hommes à partager ce point de vue contre 69% des femmes.
38% des répondants français sont convaincus que les entreprises oeuvrent en faveur de la parité grâce à une politique interne dédiée. Toutefois, 24% d’entre eux estiment qu’à l’heure actuelle, il n’existe pas encore de politique interne dédiée au sein de leur entreprise.
« Notre étude reflète une forte divergence de point de vue entre les hommes et les femmes quand il s’agit de l’égalité des salaires et des opportunités professionnelles » explique Tina Ling, Président Directeur Général de Hays France & Luxembourg. « Beaucoup de cadres et managers – dont la plupart sont des hommes – ont encore du mal à se rendre compte des inégalités entre hommes et femmes dans le monde de l’entreprise. Il est compliqué de noter des avancées significatives dans ce domaine quand la majorité des personnes à des fonctions managériales ne reconnaissent pas la parité comme une priorité. Ce manque de discernement serait peut-être la première chose à corriger ».
L’intégralité de l’étude est disponible sur simple demande ou sur Hays.fr
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